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Siotantka - Le bois qui chante - La flûte amérindienne

    LA LEGENDE DU BOIS QUI CHANTE

D'après une très ancienne légende sioux, le Pic-Vert serait l'inventeur de la flûte. La légende raconte qu'un jeune homme, qui chassait pour nourrir sa famille,pistait un élan fort rusé. L'animal l'entraina au plus profond de la forêt.Le jeune homme perdit son chemin et chercha un endroit où dormir. Il entendit alors un son étrange et mélancolique, un son inconnu. C'était magnifique et très triste. Le lendemain matin au réveil, le jeune homme entendit un Pic-vert. Ce dernier faisait des trous sur un tronc d'arbre, du bout du bec, qu'il a fort pointu, c'est bien connu. L'oiseau fit un signe au jeune homme et s'envola vers un autre arbre. Le jeune homme le suivit jusqu'à une forêt de cèdres rouges. Le Pivert se posa sur une longue branche et y creusa des trous. Le soir venu, quand le vent se mit à souffler, le son mélancolique entendu la veille s'éleva à nouveau et se répandit à travers la plaine. Le Pivert s'envola. Le jeune homme prit la branche d'arbre et l'emporta jusqu'à son village. Il n'avait pas trouvé de nourriture mais rapportait sa découverte à son peuple. Il souffla dedans, la secoua, essaya de reproduire le son entendu dans la forêt... en vain, alors il demanda l'aide du "medecine man" le sage du village. Celui-ci lui dit d'aller sur la colline surplombant le village. Le jeune homme grimpa sur la colline, s'assit et se mit à prier. Le troisième jour, il eut une vision. Les esprits le visitèrent, il vit le Pivert transformé en homme qui lui montra comment s'y prendre, comment casser la branche de l'arbre, faire les trous et tailler la "siotantka". Le jeune homme sut donc enfin fabriquer la flûte. En Sioux Lakota, "siotantka" signifie "le bois qui chante".
La flûte amérindienne en bois de cèdre rouge est un instrument ancien typique de l'Amérique du Nord. Comme beaucoup d'instruments traditionnels, il n'existe pas "d'usine" mais elle est fabriquée par son interprète (ou pour son interprète) ce qui lui donne une sonorité unique. La flûte doit avoir la capacité d'égaler la voix humaine et d'avoir un son apaisant. C'est un instrument surtout destiné à courtiser les femmes et par sa conception technique, il ne peut jamais jouer fort. Le musicien se positionne en général dans le sens du vent pour que celui-ci apporte la mélodie à celle qu'on cherche à séduire jusqu'à son tepee.

Voici ma siotantka!

             LA FLÛTE NATIVE

Dans la Nation Lakota/Dakota, localisée sur les plaines du nord de Maka Wita (l'Île de La terre), la flûte est l'essence du vent, particulièrement Niya Awicableze, le Souffle d'Instruction, cette première bouffée sur laquelle le meadowlarks retourne aux prairies du nord. La flûte donne la voix à la beauté de la terre et est le son du vent  les herbes et les feuilles,  les buttes et les montagnes, éffleure la surface des lacs et des  cours d'eau.
La flûte Lakota donne la voix à sept notes : quatre représentent les directions, on représente le ciel, un autre la Terre et une septième note représentent la place où tous viennent ensemble dans chacun d'entre nous : le cœur. Kevin joue  avec  de nombreuses  flûtes de bois de cèdre faites à la main, y compris un instrument rare fait presque il y a cent ans par Poweshiek de la Nation Meskwaki.
"C'est si dur pour le peuple  de se  rapprocher  d'un autre parce que nous venons tous de contextes  différents. Mais peu importe d'où nous venons, nous pouvons tous  nous unir  avec la musique," dit Kevin. Kevin Locke est un artiste incomparable et un éducateur consacré. Mais il est comme un Citoyen du Monde, luttant pour  forger des liens d'harmonie,  ce qui  rend ses contributions  aux deux professions uniques.

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http://www.carlosnakai.com/
R. CARLOS NAKAI
THE FLUTE MEDICINE MAN

La flûte amérindienne en bois de cèdre rouge est un instrument ancien, typique de l'Amérique du Nord. Comme beaucoup d'instruments traditionnels, il n'existe pas " d'usine ", mais elle est fabriquée par son interprète (ou pour son interprète), ce qui lui donne une sonorité unique. La flûte doit avoir la capacité d'égaler la voix humaine et d'avoir un son apaisant, ce qui explique que de nombreux disques amérindiens soient classés non pas dans les bacs ethniques, mais dans le new-age. On connaît surtout les chants et tambours traditionnels des Amérindiens utilisés dans les cérémonies (comme on nous les montre dans les films), mais on connaît mal cet instrument qui était employé pour courtiser les femmes, marquer les moments de repos et de réflexion, ou aider à la guérison des malades.

La pratique de la flûte de cèdre a été conservée par quelques artistes, comme Doc Tate NEVAQUEYA (Comanche) et, dès les années 1970, par de jeunes artistes comme Kevin LOCKE (Lakota)et Tom MAUCHAHTY WARE (Kiowa) qui ont réintégré son usage dans leurs traditions, puis plus tard R. Carlos NAKAI, qui est aujourd'hui le flûtiste le plus prolifique et le plus diversifié de sa génération, goûtant à de nombreux styles musicaux, en solo, avec les musiciens traditionnels ou issus du jazz, du new age, et même contemporains.

              

R. Carlos NAKAI (Navajo-Ute) est né en 1946 à Flagstaff en Arizona. Il a été élevé dans le respect des cultures ancestrales et s'est très jeune intéressé à celle de son peuple, la culture Diné (au 18e siècle, ce peuple se nommait Diné ; ce sont les colons espagnols qui leur ont donné le nom Navajo). Il a vécu également parmi d'autres tribus amérindiennes du Nord et a étudié leur culture.

En 1973, après avoir étudié la trompette classique, il apprend la flûte, collecte des mélodies traditionnelles dans toutes les tribus qu'il rencontre, puis les adapte dans son propre style, et enregistre ses deux premiers albums à la flûte solo, Sundance Season et Desert Dance.

Puis il signe chez Canyon Records (qu'il ne quittera plus) et réalise en 1983 l'album Changes, qui contient des interprétations en solo de mélodies zuni, blood et lakota, ainsi que ses propres compositions, inspirées par ses voyages à travers l'Amérique du Nord et les réserves ; suivra Cycles, composé pour un film (Our Voices, Our Land) de la fondation Heart Museum destiné à faire découvrir, à travers l'Ouest américain, l'attachement des Amérindiens à leur culture, leurs traditions et leur Terre. La flûte est accompagnée d'un synthétiseur, qui donne à cette musique une expression " new age ".

En 1986, avec l'album Journeys, R. Carlos NAKAI décide de mettre au service de sa musique les technologies modernes. L'échantillonneur lui fournit divers sons de la nature, le vent, l'océan, qui accompagnent ce voyage à travers une musique totalement improvisée. Puis il réalise Earth Spirit, qui marque un retour à la fois à la flûte solo, mais aussi aux reprises de mélodies traditionnelles athabascan et omaha, et à des compositions originales plus simples.

Toujours avec l'aide des techniques digitales, il recrée pour sa flûte de cèdre l'écho des canyons et des vallées de l'Arizona. Canyon Trilogy emmène ainsi l'auditeur dans les lieux les plus beaux et les plus reculés que l'imagination puisse trouver. Il enregistre également un concert donné en solo en 1992 qui contient des arrangements de mélodies traditionnelles des plaines et des improvisations figurant sur l'album Emergence.


Un arc-en-ciel de rencontres improvisées

La carrière de R. Carlos NAKAI ne se résume pas à des prestations en solo : en 1989, il enregistre un album avec un certain William EATON, Carry the Gift, où il marie sa flûte aux guitares, harpes et lyres nées des doigts agiles de cet étonnant artiste américain avec lequel il a déjà réalisé quatre albums (nous avons présenté William EATON, ainsi que sa discographie avec et sans R. Carlos NAKAI, dans ETHNOTEMPOS n° 1).

En 1990, une autre collaboration s'annonce avec un nouvel opus sorti sur le label Silver Wave Records, Natives, où la flûte de cèdre, additionnée d'une flûte hawaïenne et de percussions, rencontre le piano de Peter KATER (plus connu dans le monde du jazz contemporain à tendance new age) pour une suite de sept improvisations dédiées aux sept directions de l'Espace dans la cosmologie amérindienne (Est, Ouest, Nord, Sud, Haut, Bas, Intérieur), aux quatre saisons et à des moments précis de la journée. R. Carlos NAKAI et Peter KATER s'adjoindront différents musiciens pour poursuivre leurs improvisations, notamment David DARLING au violoncelle et Mark MILLER au saxophone soprano, pour deux albums aussi émouvants que troublants, Migration (avec la chanteuse Chris WHITE) et Honorable Sky (avec Paul McCANDLESS au hautbois). Ils seront également sollicités pour composer la musique d'une série documentaire télévisée de six heures sur les Amérindiens au 19e siècle, How the West was Lost.

La dernière production de ce duo est une ouvre faite de dix improvisations enregistrées pendant une série de concerts aux Etats-Unis en 1995, où les nappes planantes du piano sont colorées par les interventions sinueuses de la flûte magique (on pourrait même dire enchantée !), où les deux artistes se racontent leur histoire par leurs instruments interposés, évoquant leurs sentiments, leurs joies, leurs inquiétudes.

Escapade au Japon.

Il n'est pas rare de trouver les disques de R. Carlos NAKAI dans les rayons new age des disquaires, et pour cause. vous avez sans doute remarqué que cet artiste est familier avec des musiques à sonorités plutôt douces, paisibles, teintées de spiritualité, proches de la musique Zen. Cela n'étonnera donc personne qu'il ait traversé l'océan pour enregistrer avec des artistes japonais.

On retrouve donc sur ce CD, Island of Bows (1994), le WIND TRAVELLIN BAND, ensemble traditionnel inspiré par la nature et les musiques folkloriques qui ne viennent pas de l'Ouest, et qui mêle instruments à cordes (koto, er-hu, shamisen), vent (flûte shakuhachi) et percussions d'Asie et d'Afrique. Deux autre éminences japonaises apportent leur concours : Shonosuke OHKURA, accompagnateur de pièces de théâtre No avec son tambour, et promoteur de la culture japonaise ; et Oki KANO, joueur de tonkori (instrument à cordes rarissime de l'ethnie japonaise aïnue).

                                   

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