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1.Les Autochtones du Canada

 

                                                  

                   LES PREMIÈRES NATIONS DU CANADA

Les Autochtones sont les premiers habitants du Canada. Leurs croyances spirituelles et leurs traditions culturelles variées se sont transmises de génération en génération. Aujourd'hui, ils vivent dans toutes les régions du pays.  

                               Groupe du Nord-Ouest

 pied-noir: plaines de l’Ouest canadien cri (cree): Baie-James atikamek: bassin de la rivière Saint-Maurice naskapi: sud de la baie d’Ungava montagnais (innu): rive nord du Saint-Laurent ojibwa: autour des Grands Lacs patawatomi: ouest du lac Huron.

                                    Groupe de l’Est

micmac: baie des Chaleurs, Maritimes malécite: vallée du fleuve Saint-Jean abénaki: sud du Saint-Laurent, Maine,Vermont

La famille algonkine (ou algonkienne) compte près d'une vingtaine de langues (130 000 locuteurs), dont environ la moitié de celles-ci sont parlée par les Amérindiensdu QUÉBEC (Canada). À ce sujet, on trouvera un tableau des 11 nations autochtones (peuples, nombre, langues, territoire, etc.) du QuébecLes Abénakis font partie de la famille linguistique algonquienne. Au Québec, ils sont plus de 2 000, dont près de 400 vivent sur réserve. Leur territoire est situé sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de Trois-Rivières. Il existe deux communautés abénakises au Québec : Odanak et Wôlinak. Autrefois, les Abénakis vivaient de la chasse, de la pêche, de la trappe, de la cueillette de petits fruits et de la culture du maïs, du haricots, de la courge, de la pomme de terre et du tabac.

 

Peuple.     Nombre.  Famille linguistique.   Territoire.   Langue Langue seconde.

Atikameks  4900          algonkine                      Nord         atikamek          français

Cris                 13 000       algonkine                      Nord           cree                 anglais

Hurons          2800          iroquoienne        près de Québec    français        anglais

Inuits             8000         eskimo-aléoute          Arctique        inuktitut         anglais

Malécites     570            algonkine    rive sud du St-Laurent    français    anglais

Micmacs       4300         algonkine                 Gaspésie         micmac    français ou anglais

Mohawks     13 000      iroquoienne      près de Montréal     anglais         mohawk

Montagnais 13 800     algonkine              Côte-Nord         montagnais        français

Naskapis     570          algonkine                 Nord-Est         naskapi               anglais

 

                                  

                                              Les Hurons

Les Hurons constituaient une nation indienne tres developpée avec a sa tête un système gouvernemental bien défini. La Nation Huron était divisée en tribus ou clans. Leur histoire est faite de guerres menant parfois à des pertes de territoire obligeant certains de leurs clans à déménager. Les Hurons n’étaient pas des nomades; ils avaient plusieurs grands villages, chacun avec sa propre représentation gouvernementale.
Les Hurons vivaient dans des maisons communes consistant en de grandes huttes de bois. Ces habitations mesuraient entre 45 et 55 mètres de long. Les murs étaient fait d’écorces posées sur une charpente de troncs d’arbres. La plus longue de ces habitations mesurait 125 mètres de long et fut découverte dans l'Etat de New-York. Pendant les périodes de paix, les Hurons chassaient et pêchaient, ils se servaient d’arcs, de flèches et de lances.

Les tribus de la nation huron avaient chacune leur propre héritage culturel. Elles étaient divisée en clans. Les plus importantes sont les Arendahronons, les Attigneenongnahacs, les Attignawantanset les Tahontaenrats.

 Les Hurons étaient considérés comme une force guerrière puissante, ils disposaient d’un territoire étendu au Canada et aux Etat-Unis. Il allait du fleuve Niagara à l’Est au fleuve Sainte Claire à l’ouest jusqu’au lac Erié au sud. En 1535, la population comptait entre 30,000 et 45,000 individus. Après les guerres de 1640 et les épidémies qui s'en suivirent, la nation Huron ne comptait moins de 10,000 personnes.

 Les principaux ennemis des Hurons étaient les Iroquois. Leurs guerres firent beaucoup de morts, ils y perdirent aussi une partie de leur grand territoire. Les nations plus petites durent elles-aussi entrer en guerre lorsque la tribu des Rohronans fut attaquée. En 1625, ces petites tribus jusque la neutres durent choisir leur camp, soit s'allier avec les Hurons, soit avec les Iroquois. Les Hurons ne purent jamais reprendre leur vaste territoire d’antan. Les attaques des autres tribus les entrainèrent dans des années de guerre et de privations. Les Hurons durent quitter leur terre natale et se disperser. Les derniers membres de la tribu du maïs se joignirent aux tribus Hurons qui s’installèrent au Québec, alors que les membres de la tribu du rocher se joignirent aux Onodagas, les membres de la tribu de l’ours quant à eux partirent avec les Mohawks. La puissante nation Huron fut ensuite obligée de rejoindre des réserves. Ils durent aussi vivre avec leurs ennemis les Iroquois.

                                      

                                               LES IROQUOIS

             Les tribus iroquoiennes (ou Haudenosaunee)

Aussi connus par les Cinq-Nations comprennent effectivement cinq et puis plus tard six nations amérindiennes de langues iroquoises

Iroquois est un nom historiquement donné à un ensemble de peuples indiens des Etats-Unis et du Canada occupant les rives des lacs Erié,Huron,Ontario et du fleuve St Laurent. Ils étaient organisés en une ligue de cinq, puis de six nations (Mohawk,Oneida,Onondaga,Cayuga,Seneca puis Tuscarora)en 1570 pour mettre fin aux conflits intertribaux et assurer une défense commune,notamment contre les Hurons et leurs alliés français.Leurs langue appartiennent à la famille iroquoienne.


Au XVIIème siècle,les iroquois habitaient tous des longues habitations (7 mètres de long et 5 mètres de haut), elles étaient faites de perches recouvertes d'écorce d'orme.

La capitale de l'Iroquoisie était Onontagué.

Avant l'arrivée des Européens, il existait en Amérique du Nord au moins 10 tribus iroquoiennes: les Ériés, les Petuns, les Neutres, les Wenros, les Hurons-Wendat, les Mohawks, les Senecas, les Cayugas, les Onondagas et les Oneidas. Les cinq dernières ont formé au cours du XVe siècle la confédération iroquoise, à laquelle se sont ajoutés les Tuscaroras 200 ans plus tard. Quant aux quatre premières ainsi que la plupart des Hurons-Wendat, ils ont disparu ou se sont joints à d'autres communautés.

Ces 10 tribus occupaient le sud de l'Ontario, le nord de la Nouvelle-Angleterre et la vallée du Saint-Laurent jusqu'au Québec. Lorsque Jacques cartier a parcouru le fleuve en 1535, seuls les mohawks vivaient sur le territoire actuel du Québec, pour des raisons inconnue, lorsque Champlain a sillonné la région en 1608, les villages mohawks avaient disparu.

Les iroquois regroupant 5 puis 6 nations au sein d’une ligue créée au sud de l’Ontario e du St Laurent en 1570.

Ces 6 nations étaient liées entre elles par une constitution commune nommée : gayanashogova (grande loi de l’unité).

L’origine de la ligue remonterait à un prophète légendaire du nom de Deganawidah qui vers 1570 aurait mis un terme aux guerres déchirant les 5 tribus en concluant la paix qui régna ensuite sur la région.

< La ceinture de Hiawatha

La ligue était représentée par 50 chefs de différentes tribus.

« gayanashagowa » est l’ancien code juridique des iroquois rédigé en 1720 en anglais sous forme de 117 paragraphes comprenant une constitution et des dispositions de coutume.

Les iroquois étaient un peuple d'agriculteurs,qui s'alimentaient surtout du produit des vastes champs qui entouraient leurs villages.Les semailles et le travail de la terre étaient la responsabilité des femmes, mais les hommes aidaient à la récoltes, les femmes cultivaient le maïs, la courge et la fève, pendant que les hommes s'occupaient du commerce, de la chasse et de la guerre, les produits du jardin donnaient aux iroquois un régime équilibré, mais ils ne négligeaient pas pour autant les aliments fournis par la nature, le poisson occupait une place importante dans leur alimentation, les Iroquois mangeaient des oiseaux sauvages et se nourrissaient également de la viande du cerf et de l'ours, les villages iroquoiens étaient fortifiés, car les récoltes entreposées suscitaient l'envie d'autres tribus, tous les 10 ou 15 ans, une fois les ressources locales épuisées, on déménageait le village.
Avant de pouvoir se procurer des vêtements d'européens, les iroquois se vêtirent de cuir et de fourrures grâce à la chasse.
Si la civilisation iroquoise était d'un niveau très élevé,elle s'accompagnait d'une incroyable férocité et d'un goût prononcé de la torture qui s'exerçaient aussi bien à l'encontre de leurs voisins indiens que des premiers colons européens.

L'Amérique rencontre l'Europe

Les premiers contacts entre iroquois et français furent violent, le conflit entre les iroquois et leurs voisins du nord ne s'intensifia qu'après 1635, les iroquois étaient devenus dépendants de la vente des fourrures, et le castor avait presque disparu de leur propre pays, les mohawks réagirent et tendirent des embuscades aux canots hurons chargés de fourrures à échanger avec les français.

Au XVIe siècle, les membres de la confédération iroquoise s'allient aux Hollandais qui font le commerce des fourrures dans le nord des États-Unis, ensemble, ils tentent de s'emparer des territoires de chasse situés au nord du lac Huron, lesquels sont exploités par les Hurons-Wendat, ces derniers s'associent alors à Champlain; ils fournissent des fourrures aux Français qui, en retour, les aident à se battre contre la confédération.

En 1649,une armée d'iroquois (un millier de guerrier) parcoura le sud de l'Ontario pendant l'hiver, en mars elle envahit le pays huron et détruisit les villages, la féroce bataille dura jusqu'à la nuit, les iroquois jugèrent s'être assez battus et retournèrent dans leur pays, les hurons étaient déjà démoralisés par une baisse de leur population (épidémies de maladie européennes).

Les Hurons-Wendat sont anéantis ; les survivants s'établissent dans la région de Québec, ils abandonnèrent leurs villages à l'été 1649 et un grand nombre moururent de faim l'hiver suivant, les survivants cherchèrent refuge chez leur ancien ennemi iroquois, de fait beaucoup d'iroquois d'aujourd'hui ont sans aucun doute des ancêtres hurons et la culture iroquoise a probablement incorporé des éléments hurons.

la supériorité militaire de la confédération vient surtout de ce que le clergé français refuse de fournir des armes aux tribus alliées, alors que les Hollandais, puis les Anglais, en procurent à la confédération, ce n'est que lorsque les Français décident d'envoyer un régiment complet attaquer les Iroquoiens, à la fin du XVIIe siècle, que les villages des tribus de la confédération sont à leur tour détruits, la paix relative qui s'ensuit permet aux Jésuites de convertir quelques familles mohawks, qui fondent les villages de Kahnawakee et d'Akwesasne; d'autres se joignent aux Algonquins de Kanesatake (Oka). 

En 1653, les iroquois négocierent la paix avec les français, celle-ci dura cinq ans, au cours des cinquante années suivantes, périodes de guerre se succèdent entre la nouvelle France et la confédération iroquoise, il était courant qu'une ou deux nations soient en guerre,tandis que le reste de la confédération était en paix avec les français.

Les missionnaires convainquirent certains iroquois pendant les périodes de paix au christianisme, ces convertis combattaient au sein des forces françaises qui allaient envahir le pays iroquois à la fin du XVIIème siècle, ils jouèrent aussi un rôle stratégique très importante dans la conquête européenne de l'Amérique, en étant le plus souvent des alliés de l'Angleterre contre la France et ses divers soutiens indiens (huron,albénaquis....)

                  

Une agglomération iroquoienne typique comptait jusqu'à 3 500 personnes, réparties dans des 'maison-longues' abritant une dizaine de familles, deux de ces habitations étaient plus grandes que les autres; elles mesuraient environ 10m(33pi) sur 100m(330pi), dans l'une, on se réunissait pour discuter affaires du village, et dans l'autre, pour préparer les expéditions guerrières, tous les hommes de plus de 30 ans participaient à ces réunions.

la tradition iroquoienne

Quand on déménageait le village, on célébrait la fête des Morts; les corps des défunts étaient alors exhumés, on les enterrait ensuite définitivement dans une fosse commune tapissée de peaux de castor, ce rituel était censé libérer l'âme des défunts, qui pouvaient alors rejoindre le monde des esprits. Chez les Hurons-Wendat, les mythes traditionnels sont toujours transmis aux jeunes, de plus, on a récemment recommencé à enseigner la langue huronne à ces derniers, les traditions sont également bien vivantes chez les Mohawks; nombre d'entre eux pratiquent la religion de la hutte, une adaptation des principes traditionnels à partir des enseignements du prophète Handsome Lake.

wikimedia.org : Les Cinq Nations iroquoises (1650)

                                   Caughnawaga

         

CAUGHNAWAGA. Réserve iroquois, appelés jadis Iroquois du Saut-Saint-Louis, située sur la rive droite du Saint-Laurent en face de Lachine qui est dans l'île de Montréal : elle mesure une superficie de 12,327 acres. - Kahnawake : le saut ou rapide.

 

 

La mission iroquoise fut projetée, en 1667, par le Père Raffeix, Jésuite, qui rencontra sept Onneiouts venus de leur pays. Un seul, le chef Pierre Tonsahoten, était converti. Le missionnaire, qui ne possédait pas suffisamment leur idiome, les envoya à Lorette, auprès du Père Chaumonot qui les catéchisa. Dans l'été de 1668, la femme du chef et les cinq autres furent baptisés à Québec par l'évêque : lequel mit la mission projetée de Laprairie sous le vocable de saint François-Xavier.

 

Bientôt d'autres chrétiens iroquois des divers cantons vinrent s'adjoindre à ce noyau, de sorte que, en 1669, la Mission de Laprairie comptait 5 cabanes et 20 l'année suivante. En 1671, le P. Frémin succéda au P. Raffeix, qui alla évangéliser les Tsonnontouans, et établit dans la mission la confrérie de la Sainte-Famille. Deux ans après, le chiffre des convertis s'élevait à 300, que Mgr de Laval visita, en 1676, pour la confirmation de 80 personnes. La mission est désignée dans le catalogue des Jésuites sous les noms latins suivants : en 1668, Missio Iroquoerum prope Montem Regium (Mission des Iroquois près du Mont-Royal); en 1672, Residentia a Pratis, ou encore Residentia S. Fr.-Xaverii ad prata Sanctae Magdalenae (Résidence des Prairies ou de S. Fr.-Xavier des prairies de Sainte-Madeleine); et aujourd'hui les Sauvages l'ont appelée Kentake, la Prairie.

 

En juillet 1676, la mission était transférée à cinq quarts de lieue plus haut, sur le bord du fleuve, près de la rivière du Portage, le terrain étant plus propre à la culture du maïs et le voisinage des Français moins préjudiciable aux néophytes.

 

Et l'on bâtit une chapelle, la même année. Ce site fut illustré par les vertus et la sainte mort de Catherine Tekakwitha, venue du pays des Agniers en 1678, décédée le 16 avril 1680. Cette seconde mission, a été nommée : Kateri tsi thaiatat « endroit où Catherine fut enterrée ». En 1679, le Père Frémin fit un voyage en France, d'où il rapporta, l'année suivante, les titres de la concession du Saut, des meubles d'église, le maître-autel et l'ostensoir en vermeil qui servent encore aujourd'hui au culte. En 1683, un coup vent renversa la chapelle qui fut restaurée à neuf en 1684. La mission, en 1681, est désignée dans les registres sous le nom de Sancti Francisci Xaverii ad Saltum « Saint-Fr.-Xavier du Saut » et par les Iroquois du temps: Kahnawake, le Saut.

 

En 1689, environ 1,500 Iroquois païens fondaient à l'improviste sur l'île de Montréal, causaient le « Massacre de Lachine », répandant la terreur à Ville-Marie et aux alentours, avec le dessein de détruire la chrétienté du Saut, qui se réfugia à temps sous les canons de la ville : elle y demeura sept ou huit mois. Au retour, le Père Bruyas la construisit à une nouvelle localité; située à une demi-lieue plus haut que l'ancienne. C'était au pied du rapide, mais encore nommée alors Kahnawake (rapide) et aujourd'hui Kahnawakon, « dans le rapide », pour ne point confondre avec Kahnawake actuel, Caughnawaga. Les Français appelaient encore ce troisième poste « Le Sault » ou « Saint François-Xavier du Sault ». En 1696, nouvelle migration, nécessitée encore par l'appauvrissement du sol à une demi-lieue en amont du fleuve. Le P. de Chollennec la mit à l'endroit qui sépare aujourd'hui la paroisse de Laprairie de celle de Caughnawaga. Nos Iroquois contemporains l'appellent Kanatahwenke « on a enlevé de là le village ».

 

En 1712, la mission prend, dans les registres, le nom de : Ad Saltum Sancti Ludovici, « Saut Saint-Louis » : nom qui a remplacé sous l'ancien régime tous les précédents, nom encore officiel dans la province de Québec; nom mal orthographié par les Anglais en Caughnawaga au lieu de Kahnawake. Mais la culture est encore en souffrance dans ce site. En 1715, les autorités civiles et religieuses délibèrent sur un changement de local. En 1716, des familles sont établies sur l'emplacement actuel : la maison des missionnaires - la même aujourd'hui - y fut bâtie; l'église aussi, de 1717 à 1719. Le Père de Charlevoix y passa la quinzaine de Pâques en 1721 : « La situation, dit-il, en est charmante; l'église et la maison des missionnaires sont deux des plus beaux édifices du pays; et c'est ce qui fait juger qu'on a pris de bonnes mesures pour n'être plus obligé de faire de nouvelles migrations. »

 

Mgr G. Forbes, continuant l'exposé de l'historique, ajoute : « Outre les chrétiens iroquois des divers cantons qui se sont fixés à Saint-Louis du Saut à différentes époques, la population s'est accrue d'un certain nombre de prisonniers de guerre, amenés des Renards du Wisconsin en 1728, des Chicachas des Carolines en 1739, de la Nouvelle-Angleterre en 1704 et dans la suite. Les registres de baptême portent cette annotation « pris à la guerre ». Quant aux blancs également capturés, ils mentionnent : « Autrefois baptisés par les Anglais », mais sans indication de leurs noms patronymiques. C'est à ces derniers, pris en Nouvelle-Angleterre qu'il faut attribuer les noms qu'ils portent encore dans leur postérité, comme Tarbell, Rice, Williams, Jacobs, Hill, Stacey, MacGregor, etc. Tous ces captifs, sauvages ou blancs, subissaient l'influence du milieu, quant à la religion, à la langue, aux coutumes, devenant Iroquois et catholiques. D'ailleurs, une fois adoptés, ces étrangers étaient considérés comme faisant partie de la tribu, traités avec égards, devenant même chefs ou capitaines. « Aujourd'hui, en raison de ces mélanges, il n'est plus une seule famille purement iroquoise à Caughnawaga, bien que l'on n'y parle guère que l'iroquois. »

 

                         

                                 Mohawks

Avant le XVIe siècle, les membres de la Confédération iroquoise des Cinq Nations (Haudenosaunee), communément appelés les Iroquois, vivaient principalement d'une économie de subsistance basée sur l'agriculture, l'échange commercial de produits agricoles (farine de maïs et tabac) et artisanaux, ainsi que sur la pratique d'activités traditionnelles de chasse, de pêche et de cueillette.

Au XVIIe siècle, on évalue la superficie du territoire de la Confédération, qui longe le fleuve Saint-Laurent et s'échelonne le long de la rivière Mohawk, à environ 35000km2. Au contact des Européens, au XVIIe siècle, le mode de vie des Mohawks se transforme peu à peu; notamment avec l'usage de plus en plus répandu du métal et des armes à feu.  la mme époque, sous l'influence des missionnaires jésuites, les Mohawks se convertissent au catholicisme.

Habiles dans les arts de la guerre et du commerce, les Mohawks participent aux guerres franco-anglaises qui marquèrent les débuts de la colonisation en Nouvelle-France en s'alliant aux forces britanniques. Ils supplantent progressivement les Hurons dans le monopole du commerce des fourrures et ils livreront à ces derniers une guerre sans merci.

Au milieu du XVIe siècle, les Mohawks s'installent graduellement dans des réductions près des villages anglais et après plusieurs déménagements, ils s'installent en 1717 sur le site de Kahnawake. Un groupe de Mohawks de ce village déménage à nouveau en 1721 dans un village algonquin, nommé Kanesatake en 1755. Ë compter du XIXe siècle, les Mohawks travaillent comme pagayeurs dans plusieurs compagnies de transport, étant donné leur aptitude à affronter les rapides et à voguer sur des eaux agitées. Ils s'illustreront à cet effet en 1884, en permettant à une expédition britannique de remonter le Nil jusqu'à Khartoum, au Soudan. Leur aptitude à travailler dans les hauteurs les amèneront à travailler dans d'importants chantiers de construction tant aux États-Unis qu'au Canada, d'o l'adage faisant état du fait que les autochtones n'ont pas le mal du vertige: à Montréal, les Mohawks participent à la construction du pont Victoria en 1860; en 1899. Ils travaillent aussi au montage du pont de Québec (le 29 aoét 1907, le pont s'écroule et fait 96 morts, dont 33 sont de Kahnawake). 
Répartis de chaque côté de la frontière canado-américaine, les Mohawks rejettent les frontières actuelles du Canada et des États-Unis et revendiqueront le droit de libre circulation personnel et des biens du commerce. Quelques manifestations majeures viendront appuyer leurs revendications. Une de ces manifestations, à la suite d'un litige concernant la revendication territoriale du village d'Oka, demeure un épisode tristement célèbre dans les relations entre les Mohawks et les non-autochtones au Québec. Ce conflit, dans lequel l'armée canadienne et la Séreté du Québec sont intervenus à l'été 1990, est l'un des pires de l'histoire moderne des relations entre Québécois et Autochtones.


Aujourd'hui, la nation iroquoise compte plus de 20 000 membres au Québec, en Ontario et dans l'État de New-York. Au Québec, près de 8 400 Mohawks résident à Kahnawake, sur un territoire de 53 km2. Dans cette communauté dynamique, on retrouve quatre écoles, dont deux offrent aux étudiants l'opportunité de poursuivre leurs études secondaires. Il y a également une station radiophonique, un journal (The Eastern Door), un hôpital entièrement géré par la collectivité et une caisse populaire dont l'actif atteint maintenant plus 50 millions de dollars.

Pour sa part, Kanesatake, dont la superficie est d'environ 10 km2, compte quelques 1800 habitants. Ceux-ci se rendent dans les villes environnantes pour étudier ou pour recevoir des soins médicaux. Les Mohawks aspirent à un haut degré d'autonomie dans la gestion des affaires de leur bande. Kahnawake a signé une entente cadre avec le gouvernement fédéral, en décembre 1991, en vue de négocier un régime offrant une plus grande autonomie que celui prévu par la Loi sur les Indiens.  Kanesatake, des négociations se poursuivent toujours en vue du règlement territoriale définitif des griefs de cette collectivité.L'économie actuelle des communautés mohawks est basée principalement sur des entreprises de services publics et privés, leur voisinage des grands centres urbains leur a permis de développer des petites entreprises aujourd'hui très prospères.

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