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La quête de vision

Souvent considérée comme une épreuve extrême, la quête de vision est une expérience indispensable à tout chaman et l’on peut dire qu’elle est bénéfique à toute personne. Cette pratique est inscrite dans toute tradition chamanique avec bien sur des variantes locales. Mais le fond reste le même. La quête de vision est destinée à plusieurs objectifs ; en tant que rite d’initiation ou de rite de passage, acquérir un pouvoir ou une médecine personnelle, renter en contact avec son destin, et surtout entrer en contact avec le monde spirituel. En étant investit par le sacré, l’on devient pleinement, on acquière une puissance intérieure qui bouleverse la vie. La quête de vision, nous confronte avec nous-même, les forces obscures qui sont en nous et qui agissent souterrainement. Elle peut nous donner l’occasion d’avoir une vision, une voyance sur notre chemin de vie, elle peut nous apporter une connaissance, une compréhension, un chant ou une médecine particulière que nous pourrons alors mettre en œuvre.

La quête de vision revêt bien des aspects, mais, elle comprend toujours une période d’isolement, de retrait du monde, un jeûne. Dans certains cas la consommation de plantes ou substances modificatrice de conscience. La démarche de la quête de vision et de prendre une distance par rapport à la famille et à la société dans laquelle nous vivons, et qui nous conditionne.

A cet égard, une des sept cérémonies sacrée des Sioux Lakotas, la fameuse SUN DANCE (la danse face au soleil), si longtemps interdites par le gouvernement américain s’apparente souvent à une quête de vision.

 

Cette cérémonie à lieu une fois par an, l’été. Un poteau cérémoniel est dressé selon le rite. Des lanières de cuir y sont fixées. Depuis un an, le Sun dancers se préparent. Ils ont reçut l’appel de Wakan Tanka, le grand esprit, le grand mystère. Au jour, le la cérémonie qui va durer quatre jours, toute la population sera là, y compris les heyoka (les contraires), c’est à dire ceux qui sont directement inspirés par les esprits et exécutent ce que les esprits leur commande. 

 

L’homme médecine, l’homme saint qui dirige la cérémonie va alors percer chaque danseur a l’aide de griffe d’aigle. Il percera leur chair et passera un bout de bois de cerisier. Il attachera alors le danseur aux lanières qui descendent du mat et donnera un sifflet en os d’aigle au danseur. Alors, celui-ci soutenu par la foule dansera face au soleil, en sifflant dans son sifflet en os d’aigle, en dépassant la douleur, en priant pour son peuple et pour l’humanité tout entière. Il priera pour la terre-mère, pour le père ciel, pour les pierres, les arbres, les nuages, les insectes, les reptiles, les plantes, les animaux, pour la vie, il se sacrifira à lui-même pour la vie, donc pour le sacré, jusqu'à ce que ses chairs se déchirent et le libèrent de ses liens. Voici un acte authentiquement chamanique qu’aucun gourou ou maître spirituel n’est capable d’offrir à ses disciples en désespérance.

Chez les Nordiques, il y avait le sacrifice suprême. Un homme était sacrifiait selon son propre choix soit dans une source profonde, soit dans une tourbière. Il était d’une manière sacrée, strangulait et jetai dans la source ou la tourbière. Son cheminement alors avait valeur sacrée et oraculaire.

Ensuite, il nous faudra, nous libérer d’autres liens : ceux de la chair, ceux de notre incarnation afin de libérer notre esprit afin qu’il puisse voler comme l’aigle. Et, ce n’est pas pour rien qu’Odin, le vieux, le dieu nordique soit aussi le dieux des lieur, car sa magie lie et délie La quête de vision est en fait une quête d’éveil, éveil à la vie, éveil au sacré. Il s’agit d’une intention délibérée de se relier au sacré, motivé par une perception intérieure de retourner à la source. Il s’agit de mourir pour renaître à une autre vie. L’espoir est à la hauteur de l’ambition, mais le chemin difficile. Mais, les anciens, ont parcouru le chemin, l’on balisé. Soyons humble ! Ecoutons leur enseignement, leurs conseils.

La quête de vision est une expérience, qu’il nous faut vivre avec une grande lucidité. N’oublions pas que l’éveil, c’est être éveillé, tout d’abord sur notre intention personnelle puis sur ce que nous vivons dans cette expérience. L’éveil apparaît, lorsque nos sens sont en éveil et non pas comme endormis comme c’est souvent le cas dans la vie quotidienne. Alors, la perception ouverte, lucide, pleine s’impose.

Mais qu’est ce qu’une vision ? Ce n’est pas une fantaisie de l’imagination, une rêverie, des images hypnagogiques, ni un délire, ni une hallucination. Lorsque nous avons la grâce d’une vision, cela peut être une expérience dans laquelle nous avons immédiatement la compréhension de l’expérience, mais parfois, on ne se rend pas compte immédiatement qu’il s’agit d’une vision. Il nous faut alors, un mouvement de compréhension, de réflexion, mais tout

Va très vite, même si dans ces expériences le temps n’a plus de consistance. La perception de la vision est une expérience concrète, concrète comme la réalité de notre quotidien. A ceci près, que nous vivons intérieurement une expérience émotionnelle très profonde, qui nous transforme, nous bouscule, nous projette hors de nos habitudes, de nos limitations. Nous faisons alors un saut dans la beauté de la vie.

Lorsque je conduis des quêtes de vision, souvent les personnes sont dans une angoissante question qui me fait sourire. Je lis dans leur esprit « comment reconnaît-on une vision ? »

C’est simple, lorsque nous avons la grâce de recevoir une vision, s’impose alors en nous fortement la certitude intérieure que nous vivons une vision. Lorsque nous avons une vision : nous savons !

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