Chef Arvol Looking Horse
La priere d'un Indien
O Grand Esprit, dont la voix se fait ententre dans le vent et qui d'un souffle anime tout l'univers,écoute-moi.
Je suis un de tes enfants,petit et faible.
J'ai besoin de ton aide et de ta sagesse.
Que mes oreilles soient attentives à ta voix.
Que mes yeux contemplent à jamais la splendeur d'un soleil couchant.
Que mes mains respectent ta création.Rends-moi sage afin que j'apprenne ce que tu as enseigné à mon peuple,la leçon cachée en chaque feuille,en chaque rocher.
Je demande la force,non d'être supérieur à mes frères, mais de combattre mon pire ennemi,moi-même.
Fais que je sois toujours prêt à venir à toi,les mains sans tache,le regard limpide.
Quand ma vie s'éteindra commeun soleil couchant,je veux que mon âme puisse aller vers toi en toute confiance.
Comment furent créées les saisons
Les légendes de rêve sont inspirées de légendes amérindiennes provenant de différentes nations à travers le continent américain. Voici une légende transmise par Ivan Martel (le Vieux Buck), amérindien abénaquis. Vieux Buck a appris cette légende, et bien d'autres, de la bouche d’un ancêtre de sa nation.
Il y a bien longtemps, Ours Blanc avait jeté son manteau sur la vieille Terre Mère pour la réchauffer. Pendant qu’il soufflait son haleine froide sur toute la terre, les chevreuils et les orignaux avaient perdu leurs bois.
On n’entendait plus le chant des oiseaux depuis très, très longtemps, et l’on ne se rappelait même plus que l’oie blanche et l’outarde étaient venues se reposer près du fleuve qui maintenant semblait gelé en permanence.
Un petit lièvre vint trouver Siguan qui, assis près d’un petit feu tiède, au creux d’une petite vallée, tentait de se réchauffer. Petit lièvre en grelottant et gémissant de froid expliqua à Siguan qu’il n’avait jamais connu autre chose que le gel, tellement cela durait depuis longtemps.
Cette nuit-là, Siguan eut une vision, aussi au matin il demanda à petit lièvre de rassembler des amis afin de tenir conseil.
Assis autour du feu, les animaux écoutèrent Siguan leur raconter qu’il avait eu la vision que la belle saison était retenue quelque part. Aussi d’un commun accord, les animaux partirent en compagnie de Siguan et ils marchèrent pendant quatre lunes.
Ils arrivèrent à la limite des grandes neiges. Au fond d’une vallée, ils virent un tipi installé sur de l’herbe bien verte.
Siguan dit au corbeau d’aller voir ce qui s’y passait en regardant par le trou à feu. Corbeau s’envola et revint au bout d’un moment en disant: «J’ai vu un sac étrange, suspendu au tipi et de ce sac s’échappent des chants d’oiseaux…».
«C’est bien ma vision,» dit Siguan, «la belle saison y est emprisonnée.»
«Coyote, viens avec moi, tu cours assez vite et tu es assez malin. Pendant que je parlerai avec l’homme, vole le sac que tu donneras ensuite au renard qui lui, en courant, le donnera au loup qui saura le porter hors de vue.»
Le plan était au point, Siguan descendit rencontrer l’homme qui était en train de préparer un repas.
«Qui es-tu», questionna l’homme en enchaînant: «Que veux-tu? Tu dois venir de très loin?»
«Je viens des terres gelées et je suis venu me réchauffer.» répondit Siguan. «Profites-en» dit l’homme, «car je garde bien la belle saison ici dans un sac magique. Et si quelqu’un veut la prendre, il devra m’affronter et me tuer.»
Pendant qu’ils parlaient, le coyote, qui s’était approché, s’empara sournoisement du sac magique et en bondissant, détala à toutes pattes.
L’homme qui l’avait vu, partit en courant derrière lui pour le rattraper. Tel que prévu, le coyote remit le sac au renard qui le remit au loup qui disparut derrière une colline.
«Attends!» dit Siguan au vieil homme, «j’y vais à ta place, laisse-moi attraper le voleur!» Le vieux laissa partir Siguan qui fit semblant de vouloir rattraper le loup. Il finit par revenir vers l’homme en disant n’avoir pas couru assez vite.
«Que vais-je devenir?» se lamenta l’égoïste?
«C’est bien bon pour toi, tu ne pensais qu’à toi.» lui répliqua Siguan qui partit rejoindre ses amis. Ceux-ci l’attendaient à la limite des grandes neiges. Siguan prit le sac dans ses mains, détacha un peu la lanière de cuir qui refermait le sac et avança vers la neige qui fondait au fur et à mesure que Siguan avançait. Derrière chaque pas, l’herbe verdissait, les fleurs poussaient.
Le coyote, après un temps, se plaignit que les cailloux lui faisaient mal aux pattes et qu’il était plus doux de marcher sur la neige.
Lorsqu’ils furent enfin arrivés dans leur pays, le loup commença: «Nous n’avons peut-être pas besoin de la belle saison?». C’est alors que le chevreuil et l’orignal se mirent à protester, eux qui appréciaient bien l’herbe verte.
Siguan réfléchit longuement et proposa un compromis: le sac pourrait être ouvert pendant 20 lunes et fermé pendant vingt autres lunes.
L’outarde et l’oie blanche ne furent pas du tout d’accord à l’idée de revoir le froid et la neige.
Siguan dit alors: «Lors de la période froide, partez vers le sud et revenez après vingt lunes». L’orignal demanda aussitôt: «Comment saurons-nous que la saison chaude reviendra?»
«Vous le saurez» dit Siguan «lorsque vous verrez arriver l’oie blanche et l’outarde et lorsqu’elles repartiront, chacun saura que l’eau va geler.»
«Et moi» dit Ours blanc, «qu’est ce que je fais?»
«Toi, aussitôt que l’oie et l’outarde seront parties, tu souffleras ton haleine froide pour les aider à descendre vers le sud et tu étendras ton manteau blanc sur la Terre-Mère pour la réchauffer.»
«Et moi?» demande Vent du Sud. «Toi,» répondit Siguan, «tu souffleras ton chaleureux message à Ours Blanc aussitôt que l’outarde et l’oie décideront de revenir. Ainsi Ours blanc pourra reprendre son manteau et la vieille Terre Mère pourra s’éveiller.»
Ours noir, qui n’avait pas dit un mot pendant toute la discussion, distribua de la graisse à tous les animaux en leur recommandant d’en manger pendant la saison froide pour se réchauffer.
Tous les animaux de la Terre décidèrent d’appeler Siguan par son vrai nom. Ils le nommèrent ODZIOZO lorsqu’il agit comme bon génie et aujourd’hui nous l’appelons aussi Kluskabe.
Et depuis ce temps, à la pleine lune de février, le loup hurle à tout vent pour aviser Vent du Nord et Vent du Sud que nous sommes à la mi-saison.
Chef Arvol Looking Horse
Message d'Arvol Looking Horse, Chef indien des nations Dakota, Lakota et Nakota - Appel en faveur de la Paix et du Sauvetage de la planète. (transmis le 15 septembre 2001, 4 jours après l'attaque du World's Trade Center)
" Moi, Arvol Looking Horse, Chef des Nations Lakota, Dakota et Nakota, je vous demande d'écouter le point de vue d'un Indien, suite à ce qui vient de se passer en Amérique, à Manhattan, que notre peuple appelle "l'île de la Tortue".
Au cours des six dernières années, mon travail s'est concentré sur l'unification de la communauté mondiale. Un message reçu durant l'une de nos cérémonies sacrées, m'amène à vous demander d'établir une Journée mondiale de Paix et de Prière le 21 juin, pour unir spirituellement nos propres manières de croire en notre Créateur. Nous avions été avertis de ce qui vient de se passer par les messages qui nous ont été transmis depuis les Anciennes Prophéties jusqu'ànos jours. Un nouveau message vient de nous être donné, pour que nous puissions apporter un espoir et une lumière en ces temps épouvantables.
Comprendre la profondeur de ce message implique la reconnaissance de l'importance des sites sacrés. Il est indispensable que vous réalisiez comment fonctionne le lien entre ce qui se passe aujourd'hui et les massacres qui se produisent continuellement sur nos Amériques comme sur les autres terres.
J'ai pris conscience de l'importance des sites sacrés à l'âge de 12 ans, lorsque Bison Blanc m'a remis son calumet et transmis ses enseignements. Notre peuple s'efforce de protéger les sites sacrés depuis l'origine des temps. Il est nécessaire de bien comprendre leur utilité; cela va bien au-delà d'une question de monuments construits par des hommes. Notre peuple a construit jadis des objets et des sanctuaires pour identifier les sites sacrés et se lier à leurs pouvoirs. Nous savons depuis bien longtemps que ce qui est important se trouve à l'intérieur des sites, dessous.
Ces endroits sacrés ont été profanés au cours des siècles, puis détruits pendant les décennies passées, ce qui nous a amenés aujourd'hui à cette situation catastrophique. Regardez autour de vous! Notre Mère la Terre est vraiment malade de ces viols répétés, et nous sommes sur le point de détruire les conditions de survie de nos enfants et des futurs enfants de nos enfants.
Nous avons notre propre sanctuaire dans les collines sacrées du Sud Dakota. Son nom est "Cœur de tout ce qui est". Nos ancêtres ont essayé de le protéger comme ils ont pu de ces viols continuels. Il leur était impossible de voir ce site depuis un satellite dans le ciel, mais maintenant que la technologie moderne permet d'obtenir des images, nous voyons qu'il a la forme d'un cœur, et lorsque les images sont rapidement transmises, il ressemble à un cœur qui bat.
De même, les Dineh ont toujours essayé de protéger Big Mountain, l'appelant "le Foie", et nous souffrons des extractions de charbon qui épuisent ce site et des procédés toxiques utilisés pour s'approprier son énergie.
Les Aborigènes, eux aussi, ont prévenu de l'effet désastreux du réchauffement climatique sur Corral Reefs, qu'ils considèrent comme l'épurateur du sang de la Terre. Or, on est en train d'empoisonner ce sang.
Quant aux Indiens d'Amazonie, ils nous expliquent depuis toujours que leur forêt est le poumon de la planète et qu'elle a besoin d'une protection. Mais nous voyons le gouvernement brésilien continuer à approuver la destruction massive de cette forêt.
Le peuple Gwich'in, lui, avait baptisé les plaines côtières de l'Arctic National Wild Life Refuge : "Là où commence la Vie" ; or les Gwich'in subissent les effets dévastateurs d'un forage pétrolier au beau milieu de ce sanctuaire. Ces plaines côtières sont le lieu d'où proviennent de nombreuses nations animales. Et le sort des Gwich'in est lié à celui de ces nations animales.
Comme ces destructions se poursuivent à travers le monde entier, et que l'humanité s'avère incapable de comprendre la nécessité de l'équilibre de la vie, nous allons inévitablement subir un grand choc en retour.
Les Messagers de nos peuples préviennent que ces destructions causeront un désastre mondial. Nos peuples connaissent l'importance des sites sacrés pour notre Mère la Terre. Ce sont ses chakras. Ils savent que leur préservation est indispensable à la survie des générations futures. C'est la subsistance même de nos peuples qui est en train d'être détruite.
Jusqu'à ce que nous acceptions de nous tourner vers d'autres formes d'énergie sans danger pour les nations qui vivent sur la Terre, les malheurs continueront à nous accabler.
Nos ancêtres avaient prédit qu'un jour, l'eau serait à vendre. À l'époque, cela était difficile à croire, car l'eau était encore abondante, pure, pleine d'énergie, de vitalité et d'esprit. Aujourd'hui, nous devons acheter l'eau, une eau dont tous les nutriments les plus précieux ont été enlevés. C'est une eau vide ! Un jour, l'eau deviendra comme l'or, trop chère pour nous l'offrir. Il deviendra impossible de trouver une eau saine.
Attaquer les nations, utiliser leurs ressources et mettre en œuvre cette destruction au nom de la paix n'est pas la bonne réponse ! Cette réponse a été donnée, comme une suite logique au programme de colonisation de nos terres, de notre eau et de notre nourriture. Les conséquences de ce programme affectent maintenant la façon de penser de l'ensemble de l'humanité. Une "maladie de l'esprit" s'est peu à peu mise en place ; elle touche la plupart des leaders mondiaux et de nombreux membres de notre communauté mondiale, et leur fait penser qu'une solution de représailles et la destruction de certains peuples ramènera la paix sur la Terre.
Dans nos Prophéties, il est dit que nous sommes maintenant à la croisée des chemins : soit nous nous unissons d'une manière spirituelle en tant que Peuple de la Terre, soit nous ferons face au chaos, aux désastres, aux maladies et nous verrons des larmes couler dans les yeux de nos enfants.
Il est triste de constater qu'il aura fallu attendre un désastre comme celui que nous venons de subir pour nous unir spirituellement, mais nous ne devrions pas entacher cette unité de colère ni de soif de représailles.
Nous sommes la seule espèce habitant cette planète qui continue à détruire sa propre source de subsistance. Par soif de pouvoir et de domination, nous sommes prêts à utiliser les armes les plus abominables et à déclencher de nouvelles guerres, mais les dommages provoqués par cette attitude sont devenus irréversibles, au point que notre Mère, la Terre, est tellement fatiguée qu'elle ne pourra plus supporter d'autres impacts de guerre.
Je vous demande de vous joindre à notre effort. Notre objectif est que les peuples de tous les continents - peu importe leurs croyances - se réunissent sur leurs sites sacrés en ce moment béni qu'est le solstice d'été, le 21 juin, pour prier, méditer et communier les uns avec les autres, afin de favoriser une levée d'énergie pour soigner notre Mère, la Terre, et atteindre une conscience universelle, car ce n'est qu'ainsi que la Paix peut revenir.
Chaque jour qui passe nous amène inexorablement au grand Jour de la Réconciliation. Je demande à tous les peuples de la Terre de commencer un effort, et je demande que chacun d'entre nous fasse un effort quotidien, pour se réveiller dans la gratitude du nouveau jour qui nous est accordé et remercier pour la nourriture sacrée que notre Mère, la Terre, continue à nous offrir, au prix d'un terrible sacrifice, afin que l'énergie de guérison puisse être guidée et toucher nos âmes et nos esprits.
Le nouveau millénaire qui vient de commencer amènera soit une Ère d'harmonie soit la fin de la vie telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Famines, guerres et déchets toxiques ont été le lot du progrès et du développement qui ont accompagné le dernier millénaire. En tant que gardiens de la Terre Mère, il nous incombe maintenant la responsabilité de renverser cet ordre de destruction.
Nous en sommes arrivés au point de l'extrême urgence. La destinée des futures générations est entre nos mains. Nous restons libres de choisir l'une des deux voies qui se présentent devant nous : la voie positive ou la voie négative, la voie spirituelle ou la voie matérialiste. C'est notre propre choix, à nous tous et à chacun d'entre nous.
Vous êtes celui qui doit choisir. Vous seul, et seulement vous, êtes en mesure de faire ce choix. Le choix que vous ferez sera celui de marcher avec honneur ou de déshonorer vos ancêtres. Vous ne pouvez plus échapper aux conséquences de votre propre décision. De votre décision dépend le destin du monde entier.
Vous devez choisir. Vous ne pouvez l'éviter. Chacun d'entre nous a été placé ici et maintenant pour décider personnellement de l'avenir de l'humanité.
Pensez-vous que le Créateur ait pu créer des personnes superflues dans une période où existe un danger aussi terrible ? Sachez que vous-même êtes essentiel à ce monde. Vous devez le croire ! Comprenez la bénédiction en même temps que le poids que cela implique.
Vous êtes vous-même désespérément nécessaire pour sauver l'âme de ce monde. Pensez-vous être ici pour une autre raison ? Dans le cercle sacré de la vie, il n'y a ni commencement ni fin, et nous y sommes tous reliés ! "
Chef Arvol-Cheval-qui-observe
19ème Génération des Gardiens du Calumet du Petit Bison Blanc
Adaptation française : Olivier de Rouvroy
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